Circulaire du 10 Juin 1910, relative à l'organisation des écoles primaires pour l'année scolaire 1910-1911.

Les administrations communales recevront sous peu les imprimés pour l'établissement de la délibération organique des écoles primaires qu'elles auront à prendre au commencement du mois de juillet en conformité de l'art. 32 de la loi du 20 avril 1881.

L'objet de cette délibération et l'accomplissement de certaines formalités qui s'y rattachent sont plus amplement traités dans les art. 32 à 40 de la loi préindiquée.

Les circulaires antérieures sur la matière contiennent des instructions suffisantes pour guider datas leur tâche les administrations intéressées.

Pour le moment, je crois devoir insister sur les points suivants:

Déjà antérieurement le Gouvernement a cru devoir relever le fait que certaines communes ont, sans motifs sérieux, abrégé la durée du temps de classe. Tout récemment encore une commune a dérogé à la prescription afférente de l'organisation scolaire, malgré l'insuffisance évidente du temps dont dispose l'école pour achever le programme si chargé qui lui est imposé.

Certaines communes ont cru pouvoir transposer les jours de congé et prolonger outre mesure la durée des vacances. Ces abus sont l'un et l'autre préjudiciables à la bonne marche des études et contraires aux dispositions législatives en la matière. En effet, aux termes de l'art. 29 de la loi scolaire, la durée de l'année scolaire est fixée du 1er octobre au 31 août. Il n'appartient pas aux administrations communales de prolonger les vacances au-delà du terme fixé par la délibération organique, dûment approuvée.

Toute dérogation à cette prescription doit être au préalable soumise à l'autorisation du Gouvernement.

Les propositions relatives aux dispenses de fréquentation de l'école parviennent quelquefois à l'autorité supérieure après la mise en exécution des mesures proposées. Les demandes en question devront être faites à l'avenir par écrit et en temps utile.

Il résulte d'une statistique établie dans les derniers temps que dans le pays un très grand nombre de salles de classe servent encore à d'autres usages qu'à celui de l'enseignement.

Des cas ont été signalés à l'autorité supérieure qui doivent être taxés non seulement d'abusifs, mais qui sont contraires à la santé des élèves.

J'engage les administrations communales à réagir énergiquement contre de tels procédés. La propreté qui dans plusieurs écoles laisse encore beaucoup à désirer - surtout dans celles où le service du nettoyage des locaux scolaires et de l'allumage du feu sont encore abandonnés aux élèves - ne pourra qu'y gagner. Cet abus, du reste, est contraire à la dignité de l'administration communale et de l'école; il convient de charger spécialement de ces services une personne adulte.

Un grand nombre de communes possèdent aujourd'hui des bibliothèques bien fournies et soigneusement entretenues. Il est à regretter que cet exemple ne soit pas suivi partout. Je rappelle aux administrations communales retardataires les recommandations faites antérieurement à ce sujet par le Gouvernement: acquisition d'armoires - bibliothèques, reliure des livres, etc.

Je crois devoir signaler, dans l'intérêt d'un choix judicieux du mobilier scolaire et du matériel d'enseignement, le musée pédagogique, installé rue Beaumont à Luxembourg. Il est ouvert tous les jours de la semaine de 11 heures à midi et les jeudis de 2 à 4 heures. La direction donnera aux visiteurs et aux personnes qui s'adresseront par écrit à la Commission d'instruction à Luxembourg, tous les renseignements concernant les objets exposés, leurs prix de revient et l'adresse des fabricants.

Luxembourg, le 10 juin 1910.

Le Directeur général de l'intéreur,

BRAUN.