Circulaire concernant le placement des enfants dans l'hospice central.

Des plaintes fort graves se sont élevées à plusieurs reprises au sujet de la manière dont certaines communes s'acquittent, vis-à-vis de leurs orphelins et enfants abandonnés, des devoirs que la loi leur impose.

Par suite de l'achèvement du quatrième pavillon de l'hospice central d'Ettelbruck, cet établissement a été mis à même de recevoir un plus grand nombre d'orphelins et enfants abandonnés que par le passé ; environ quarante places pour enfants des deux sexes y sont aujourd'hui disponibles.

Nous croyons donc de notre devoir d'inviter les administrations communales et plus particulièrement celles dont les agissements ont donné lieu aux plaintes dont s'agit, de placer leurs enfants à l'hospice central, où ceux-ci seront traités convenablement et où ils recevront l'éducation et l'instruction nécessaires à leur âge et à leur condition.

La construction et l'aménagement de pavillons séparés audit hospice ont eu pour conséquence de faire disparaître les inconvénients les plus sensibles qui s'attachaient à la présence de jeunes enfants dans cet établissement. A l'avenir les enfants ne seront plus en contact avec les pensionnaires adultes, excepté aux offices du dimanche et des jours de fête ; d'un autre côté le voisinage des fous furieux et des épileptiques n'est plus à craindre pour eux, car ces malheureux sont logés aujourd'hui dans les deux pavillons de derrière, séparés des deux autres par de vastes préaux et des murs suffisamment élevés.

Les frais d'entretien à charge des communes pour l'exercice 1874, dont les comptes sont clos, ont été de :

32 centimes pour chaque journée d'enfant au-dessous de 3 ans ;

48 centimes pour chaque journée d'enfant de 3 à 8 ans ;

64 centimes pour chaque journée d'enfant de 8 à 12 ans.

Il se peut que par suite du renchérissement des vivres les taux ci-dessus doivent subir une majoration de quelques centimes pour l'exercice 1876.

Luxembourg, le 3 janvier 1876.

Le Directeur général de l'intérieur,

N. SALENTINY.

Le Directeur général de la justice,

Alph. FUNCK.